Contexte
En 2010, le Sénégal a lancé la Couverture Maladie Universelle (CMU), créant une mutuelle de santé par commune. Compte tenu de leur très faible taux de pénétration (moins de 5% en 2019), le Sénégal a testé deux mutuelles de santé professionnalisées à l’échelle départementale. Après une évaluation nationale de la CMU en 2021, l’Agence Nationale de la Couverture Maladie Universelle (ANACMU) a décidé en 2022 la restructuration des mutuelles, passant de 676 mutuelles communales à 46 unités départementales. Par une meilleure couverture en protection sociale, le but de l’intervention gouvernementale est de permettre aux mutualistes de mieux recourir aux services de santé lorsqu’ils en ont besoin et de réduire leurs dépenses catastrophiques de santé à cette occasion.
Objectifs et questions de recherche
Cette évaluation s’appuie sur une réforme d’envergure majeure en Afrique de l’Ouest francophone pour éclairer les décisions politiques. L’évaluation d’impact vise à comprendre si la départementalisation des mutuelles de santé a permis (1) d’augmenter la connaissance de l’assurance santé et de leurs droits par les personnes, le taux de pénétration des adhérents, le recours aux soins et de réduire les dépenses de santé ; (2) de réduire les inégalités (de genre, économique, indigents) et de renforcer le pouvoir d’agir des adhérents ; et (3) de mettre au jour les défis de mise en œuvre et la satisfaction des services offerts par la mutuelle départementale.
Enquête et méthodologie
L’évaluation repose sur des méthodes mixtes: une collecte de données quantitative (méthode quasi-expérimentale de type cohorte) sera suivie par une collecte de données qualitatives dans le but de comprendre et d’approfondir les résultats quantitatifs.
Équipe de recherche
L’équipe de recherche est composée de Valéry Ridde (CEPED, IRD), Emmanuel Bonnet (PRODIG, IRD, CNRS), Manuela De Allegri (Université de Heidelberg), Faly Bâ, Adama Faye et Babacar Kane (ISED/UCAD).
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